Éducation financière : plus cruciale que jamais

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Statistique Canada rapportait en juin dernier que la dette des ménages sur le marché du crédit est passée de 181,7 % à 184,5 % au premier trimestre de 2023. Autrement dit, pour chaque dollar gagné, les ménages canadiens contractent en moyenne une dette de 1,84 $, explique l’analyste à l’éducation financière de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Julien Michaud.

Invité à l’émission Angle Droit dans le cadre du Mois de la littératie financière, l’analyste à l’éducation financière de l’AMF, Julien Michaud soutient que « ce n’est pas toujours facile » de bien gérer ses finances, surtout dans le contexte actuel où le prix des aliments en épicerie et les taux hypothécaires sont toujours élevés. Il est donc important d’avoir les bonnes informations et outils si l’on souhaite prendre les bonnes décisions et éviter ou du moins réduire son endettement.

« La littératie financière, c’est la combinaison des connaissances, attitudes et compétences dont on a besoin pour prendre les bonnes décisions financières », explique l’analyste à l’éducation financière de l’AMF.

Prendre le temps

Selon Julien Michaud, les moyens de s’informer sur les questions financières sont nombreux, citant notamment le site web de l’AMF et celui d’Éducaloi. « Ce qui manque parfois, c’est l’intérêt et le temps, surtout lorsqu’on a des enfants et qu’on a plein de choses à faire. Mais il faut trouver le moyen de le prendre ce temps. »

Évidemment, il faut consulter la bonne information issue de sources fiables. « Il faut vérifier la crédibilité de la personne. Ses conseils, sont-ils trop beaux pour être vrais? Si c’est trop beau, c’est clair qu’il ne faut pas se fier à ça. »

L’analyste rappelle que les personnes offrant des produits et des services financiers ont des obligations légales, la première étant d’être autorisés par l’AMF.

« Il faut vérifier – avant d’investir ou d’acheter une assurance – si la personne qui nous offre [ces produits et services], est autorisée à le faire, mentionne Julien Michaud. Il suffit de nous appeler à l’Autorité des marchés financiers ou encore, d’aller sur notre site web. »

Il est très rare que les personnes qui sont autorisées par l’AMF fraudent sa clientèle, affirme-t-il. « Et les rares fois où cela arrive, il faut savoir qu’il existe un fonds d’indemnisation qui peut aller jusqu’à 200 000 $ lorsque la fraude est commise par une personne autorisée. »

Autres obligations

Les personnes et les entreprises offrant des produits et des services financiers ont d’autres obligations légales, dont celle de bien connaître le profil de sa cliente ou de son client. « Ils doivent bien nous connaître pour bien nous conseiller. C’est l’une des plus importantes obligations qu’ils ont à remplir. »

Placer l’intérêt de leur clientèle avant le leur et protéger les données personnelles de celle-ci sont également des obligations légales que les représentantes et représentants doivent respecter.

Enfin, les entreprises qui vendent des produits et services financiers ont l’obligation de traiter les plaintes du public « de façon correcte ».

« Quand on a un problème avec un représentant ou une entreprise, on peut porter plainte et ils vont traiter notre plainte », explique Julien Michaud.

Et pour les plus jeunes

Interrogé sur un cours de littératie financière offert dans les écoles en Saskatchewan, Julien Michaud rappelle que cela existe également au Québec.

« Ici au Québec, on a quand même un cours en secondaire 5 qui aborde la consommation, l’endettement, l’épargne, le pouvoir d’achat, même l’impôt. Alors, ça va quand même assez loin. Les jeunes l’aiment beaucoup ce cours, le trouvent très utile », soutient-il, ajoutant que plus les moyens de s’éduquer financièrement sont nombreux, mieux que c’est.

Le saviez-vous? L’AMF vous propose divers outils afin de bien gérer vos finances :

Consultez leur site web pour en savoir plus.