Crimes et contraventions

L'intimidation : la reconnaître et agir

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L’intimidation, ce sont des paroles, des gestes, des images ou des comportements qui blessent, humilient, excluent socialement une personne ou qui ont pour effet de faire perdre l’estime de soi. Elle survient généralement lorsqu’il y a un rapport de force entre un agresseur et une victime.

C’est donc autre chose qu’une plaisanterie entre amis ou un conflit entre deux personnes.

L’intimidation se manifeste même quand il n’y a pas d’intention de faire du mal à quelqu’un.

« T’es nul, t’es laid et t’es gros. »

« Tu penses vraiment que le patron te fait confiance? T’es bon à rien. »

« Le p’tit là-bas, on va lui faire peur! »

« Montre-moi tes seins, sinon je vais mettre ta photo embarrassante sur Internet. »

« Tu viens d’une famille de terroriste! »

« Signe ce chèque si tu veux que je continue à venir te voir. »

Que faire en cas d’intimidation?

Agir rapidement pour la faire cesser et éviter qu’elle ne se reproduise.

Que vous soyez victime, parent, employeur, proche ou témoin, il existe des protections et des recours pour contrer l’intimidation. Mais cela dépend des situations.

Important! Si vous êtes parent d’une personne victime d’intimidation, ou que vous agissez pour elle comme tuteur au mineur ou tuteur au majeur, vous devez agir en son nom pour faire cesser l’intimidation et faire valoir ses droits.

À l’école

Toutes les écoles primaires et secondaires au Québec doivent mettre en place des mesures pour recevoir les plaintes et intervenir. Ainsi, si un élève, un enseignant ou un membre du personnel est impliqué dans une situation d’intimidation, toute personne (même un parent) peut en informer la direction de l’établissement.

Pour connaître vos droits et vos recours à ce sujet, consultez notre article sur l’intimidation à l’école.

Au travail

Dans le contexte du travail, l’intimidation peut être considérée comme du harcèlement psychologique.

Elle peut se manifester entre employés, entre un employé et son employeur, ou avec quelqu’un d’autre, comme un client ou un fournisseur.

L’employeur a l’obligation d’agir pour prévenir et mettre fin à de tels comportements.

Si vous êtes victime, parent de victime ou témoin, il est possible de dénoncer cette situation aux personnes ressources de l’entreprise ou directement à l’employeur.

Pour connaître vos droits et vos recours à ce sujet, consultez notre article sur le harcèlement psychologique au travail.

Sur Internet ou d’autres moyens technologiques

On parle de cyberintimidation lorsque des moyens technologiques sont utilisés pour intimider. C’est le cas si une personne utilise Internet, un site de réseautage social, un site Web, le courriel, la messagerie texte ou la messagerie instantanée pour en intimider une autre.

Pour connaître vos droits et vos recours à ce sujet, consultez notre article sur la cyberintimidation.

Ailleurs au quotidien

La loi prévoit des motifs interdits de discrimination. Ces motifs interdits sont généralement attribuables à des caractéristiques personnelles comme la race, l’origine ethnique, l’âge, la religion ou la langue.

Lorsque l’intimidation porte sur des motifs interdits et s’apparente à de la discrimination ou du harcèlement, la victime peut dénoncer ce comportement auprès de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. Elle peut aussi se faire aider par une personne de son choix ou être représentée par un organisme de défense des droits de la personne.

La discrimination consiste à traiter différemment une personne en fonction d’un motif de discrimination interdit. Pour connaître ces motifs ainsi que vos droits et recours, consultez notre article sur les recours contre la discrimination.

Le harcèlement est un comportement qui affecte la dignité ou la santé physique ou psychologique d’une personne, soit par des paroles ou des comportements offensants, méprisants, hostiles ou non désirés. Un seul acte grave peut être considéré comme du harcèlement, s’il a un effet nocif continu sur la victime.

Dans les cas où l’intimidation cause des dommages à la victime, cette dernière a aussi la possibilité de s’adresser aux tribunaux pour faire cesser cette situation et demander une compensation pour les dommages subis. Consultez notre article sur la responsabilité civile.

Quand l’intimidation est un crime…

Dans certains cas, l’intimidation peut être considérée comme un crime. Ce peut être le cas si des paroles, des gestes ou des comportements sont par exemple :

Toute personne peut signaler ces infractions à la police (9-1-1). Pour les régions non desservies par le service 911, il est possible de joindre la Sûreté du Québec au 310-4141 ou à partir d’un téléphone cellulaire au *4141.

Selon les informations fournies, les policiers détermineront si une enquête est nécessaire et si le dossier doit être transmis à des avocats pour évaluer la pertinence de porter des accusations.

Si vous croyez que quelqu’un profite de la vulnérabilité ou de la dépendance à autrui d’une personne âgée ou handicapée pour en tirer des avantages – physiques, financiers ou autres –, vous pouvez dénoncer ce comportement à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Consultez notre article sur Les aînés et la protection contre l’exploitation et les abus.