Familles et couples

L'adoption internationale

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Plusieurs Québécois et Québécoises se tournent vers l’adoption internationale pour réaliser leur rêve de fonder une famille ou d’agrandir celle qu’ils ont déjà. Les coûts élevés qu’entraîne ce type d’adoption n’ont pas empêché les Québécois d’adopter des centaines d’enfants par année. Ces enfants proviennent des quatre coins du monde. La Chine, Haïti, la Russie, la Roumanie, la Corée du Sud et le Niger ne sont que quelques-uns des pays qui ont ouvert – et parfois refermé – leurs frontières aux parents désireux d’adopter.

Dans cet article, Éducaloi vous donne un aperçu des étapes à franchir si vous songez à vous lancer dans l’aventure de l’adoption internationale. Quand vous serez prêt à faire le saut, le Secrétariat aux services internationaux à l’enfant, qui supervise le processus d’adoption internationale au Québec, pourra vous fournir tous les détails nécessaires.

Comment adopter un enfant qui vient d’ailleurs?

Pour adopter un enfant, il faut passer par l’entremise d’un organisme agréé.

Un organisme agréé est un organisme québécois autorisé par le ministre de la Santé et des services sociaux à superviser les adoptions dans un pays ou un territoire donné.

Cette démarche se fait sous la supervision du Secrétariat aux services internationaux à l’enfant qui coordonne les activités et les démarches liées à l’adoption des enfants d’autres pays.

Dans des cas rares, il est possible d’adopter sans passer par un organisme agréé, mais il faut obtenir l’autorisation du Secrétariat aux services internationaux à l’enfant avant d’entreprendre toute démarche. Sans cette autorisation, l’adoption pourrait ne jamais être reconnue au Québec.

Exemples de cas où l’adoption pourrait avoir lieu sans passer par un organisme agréé :

  • L’enfant à adopter est placé sous la protection de l’équivalent du D.P.J. dans une autre province canadienne.
  • L’enfant est un membre de la famille proche de l’adoptant.
  • Le pays d’origine de l’enfant exige que le parent adoptif soit de la nationalité de ce pays (ou qu’il l’ait déjà été) et ce pays ne possède pas d’organisme agréé.
  • Un organisme qui était agréé a cessé de l’être depuis que l’adoptant (la personne qui désire adopter) lui a transmis son dossier.
  • Etc.

Cet article traite uniquement de l’adoption par l’entremise d’un organisme agréé, qui est beaucoup plus fréquente.

Quelles sont les exigences des pays d’origine des enfants envers les adoptants?

Chaque pays a ses propres exigences en matière de caractéristiques recherchées des parents adoptifs.

Par exemple, il peut y avoir des conditions d’admissibilité relatives à l’âge des parents adoptifs ou à la différence d’âge entre l’enfant et les parents adoptifs.

De plus, certains pays demandent aux adoptants de fournir un certificat d’infertilité; d’autres exigent que les adoptants soient mariés ou qu’ils fassent vie commune depuis un certain nombre d’années.

Même si, au Québec, le droit à l’égalité est garanti par la loi, il n’en est pas de même partout autour du globe. Les conditions imposées par certains pays rendent difficile l’adoption par les célibataires et peuvent carrément exclure les couples de même sexe.

Où puis-je m’adresser pour commencer mes démarches d’adoption internationale?

Vous pouvez communiquer avec le Secrétariat aux services internationaux à l’enfant afin d’obtenir des renseignements sur plusieurs sujets liés à l’adoption internationale et rencontrer un conseiller pour orienter votre choix vers un pays en particulier.

Le Secrétariat peut aussi vous diriger vers un organisme agréé. C’est cet organisme qui vous fournira des précisions sur les exigences à respecter, la procédure à suivre, les coûts à envisager, le voyage et la durée du séjour, etc.

Vous devez signer un contrat avec l’organisme agréé. Celui-ci vous fera remplir le formulaire Demande d’ouverture d’un dossier d’adoption et le transmettra au Secrétariat aux services internationaux à l’enfant avec les documents requis. Le Secrétariat aux services internationaux à l’enfant vérifiera si tout est en ordre et vous transmettra une lettre confirmant l’ouverture de votre dossier d’adoption.

Comment puis-je obtenir une évaluation psychosociale?

L’évaluation psychosociale des personnes qui souhaitent adopter est obligatoire. Cette évaluation est à vos frais. Vous devez apporter la lettre du Secrétariat aux services internationaux à l’enfant qui confirme l’ouverture de votre dossier d’adoption.

Lorsque l’enfant à adopter vient d’un pays membre de la Convention sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale (la Convention), l’évaluation psychosociale sera effectuée sous la responsabilité du directeur de la protection de la jeunesse.

Lorsque l’enfant à adopter ne vient pas d’un pays membre de la Convention sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale, c’est l’adoptant qui choisit son évaluateur à partir de la liste disponible auprès de l’Ordre des psychologues ou de l’Ordre professionnel des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec.

Toutefois, certains pays non membres de la Convention exigent que l’évaluation psychosociale soit faite sous la responsabilité de l’État. Dans ce cas, il faut s’adresser à un Centre jeunesse. C’est aussi un Centre jeunesse qui fera l’évaluation si l’adoption n’est pas prononcée dans le pays d’origine avant le déplacement de l’enfant au Québec.

Si l’évaluation psychosociale est positive, quelle est la prochaine étape à franchir?

Vous devez vous procurer certains documents qui seront déposés dans votre dossier, puis transmis par l’organisme agréé aux autorités étrangères. Ces documents devront parfois être traduits à vos frais.

Parmi les documents les plus fréquemment demandés, il y a les certificats de naissance et de mariage des parents adoptants et une attestation de bonne conduite délivrée par la GRC. Ces documents seront transmis aux autorités étrangères par votre organisme agréé, accompagnés de la lettre du Secrétariat aux services internationaux à l’enfant qui établit que vous avez reçu une évaluation psychosociale positive.

Vous devez aussi prendre contact avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Si l’adoption de l’enfant est prononcée dans son pays d’origine, vous devez entamer les démarches pour obtenir sa citoyenneté canadienne (ou présenter d’abord une demande de résidence permanente pour lui). Si l’adoption de l’enfant est prononcée au Québec, vous devez suivre le processus d’immigration, qui débute par une demande de parrainage et d’engagement envers l’enfant.

J’ai reçu une « proposition d’enfant ». Que dois-je faire?

Une proposition d’enfant c’est lorsque vous êtes jumelés à un enfant. Dans la plupart des cas, cette proposition d’enfant vous est faite par son pays d’origine. Un délai vous est donné pour l’accepter ou la refuser.

Une fois la proposition d’enfant acceptée et les autorisations du Secrétariat aux services internationaux à l’enfant obtenues, vous devez, dans la plupart des cas, vous rendre dans le pays d’origine de l’enfant et y séjourner pendant une période plus ou moins longue. Vous devez prévoir des frais qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers de dollars, incluant les frais de voyage, le coût d’un interprète et le don fait à l’orphelinat qui héberge l’enfant. Durant votre séjour, vous devez finaliser les procédures d’adoption auprès des autorités du pays d’origine de votre enfant. Vous devez également obtenir les documents permettant l’entrée de l’enfant au Canada.

Comment devons-nous rendre l’adoption officielle si aucun jugement d’adoption n’est rendu dans le pays d’origine de l’enfant?

Vous devez suivre la procédure d’adoption propre au Québec. Cette procédure comporte deux étapes.

D’abord, le directeur de la protection de la jeunesse demande à la Cour du Québec, Chambre de la jeunesse, conjointement avec vous, d’ordonner le placement de l’enfant dans votre famille pour six mois. Ensuite, vous devez demander à la Cour de prononcer l’adoption si l’enfant s’est bien adapté à votre famille. Pour plus de détails, consultez l’article sur l’adoption d’un enfant au Québec.

Si le pays où vous désirez adopter est signataire de la Convention, la Cour du Québec va en plus émettre un certificat qui établit que l’adoption est conforme aux règles prévues par ce traité, et qu’elle est reconnue par tous les pays qui l’ont signé.

Comment devons-nous rendre l’adoption officielle si un jugement d’adoption est rendu dans le pays d’origine de l’enfant?

Si la Convention est en vigueur dans le pays d’origine de l’enfant, la décision d’adoption sera simplement reconnue au Québec. Les parents ont 60 jours pour transmettre au Secrétariat aux services internationaux à l’enfant la décision étrangère et les documents qui s’y rapportent.

L’adoption conforme à la Convention produit les mêmes effets que si la décision d’adoption avait été rendue au Québec. Le Secrétariat aux services internationaux à l’enfant transmettra au Directeur de l’état civil la décision d’adoption ainsi que le formulaire d’attribution d’un nom pour l’enfant. C’est à cette étape que l’adoptant peut demander qu’un nouveau nom soit donné à l’enfant.

Si la Convention n’est pas en vigueur dans le pays d’origine de l’enfant, la décision devra être reconnue par la Cour du Québec, Chambre de la jeunesse pour que l’adoption soit officielle. Les parents adoptifs doivent donc, seuls ou par le biais d’un avocat, présenter une demande en reconnaissance d’une adoption prononcée à l’extérieur du Québec . Ils peuvent en même temps, s’ils le souhaitent, demander à ce que l’enfant porte un nouveau nom.

Pour plus de détails, consultez l’article sur l’adoption d’un enfant au Québec.